Depuis la nuit des temps, l’humanité s’est bercée de mythes et légendes en tous genres. On raconte que les ménestrels chantaient les contes en vogue, et que ces mêmes contes parcouraient le pays en quête de nouveaux publics. D’abord sous la forme d’histoires chantées ou qu’on se racontait au coin du feu, le bouche à oreille a fini par être retranscris sous la forme écrite après des décennies de voyage et de transformations. Les recueils de contes, comme ceux des frères Grimm ou les contes de Perrault, devinrent populaires, et leur contenu fut aussi avidement consulté que celui des histoires d’avant. Parmi ces histoires, on a retrouvé de nombreux héros, et d’encore plus nombreux monstres effrayants. Et même si tout le monde ne peut pas se vanter d’avoir créé une mythologie entière comme H.P. Lovecraft, des genres d’écritures ont su reprendre ces mythes et ces contes. Et l’un des types de monstres de légende préféré, même encore maintenant, ce sont les vampires.
Origine des vampires
Si l’on se fie aux premières rumeurs, les origines du mythe du « vampyr » remonteraient au tout début du XVIIIe siècle, du côté de l’Europe de l’Est en Serbie. Une légende locale nous raconte le réveil d’un mort, ayant dépouillé de leur flux sanguin de nombreux villageois avant de subir le coup de pieu dans le cœur. Cependant, si le terme « vampire » s’appliquait d’origine principalement à une créature se nourrissant de sang (la célébrissime Chauve-souris vampire).
Le mythe du vampire a cependant été lourdement altéré avec les années. En réalité, nous pouvons aisément affirmer que la version du vampire que nous connaissons toutes et tous est un agglomérat de nombreuses autres légendes européennes, en quelque sorte la fusion de plusieurs monstres folkloriques.
Beaucoup pourront dire, cependant, que LE vampire moderne tire toutes ses bases du fameux comte Dracula, et c’est effectivement la base de travail du buveur de sang moderne.
Adaptations en livre et au cinéma
En effet, le pinacle du vampire de la pop-culture, c’est le comte Dracula de Bram Stoker (fin du XIXe siècle). On y retrouve d’abord un vieillard faible, cependant jovial et charmant … qui charmera effectivement ses victimes dont le sang lui accorde la vie éternelle.
Ce même Dracula sera au cœur d’une saga de multiples films dans les débuts du cinéma, nous en parlions déjà dans un précédent article, sur les adaptations. Ce tueur nocturne qui terrifiait les spectateurs a pourtant énormément évolué ces dernières décennies… Du rôle de grand méchant il s’éloignera, prenant tantôt le rôle d’antihéros , mais également de flamboyante héroïne au travers d’une saga de blockbusters à gros budget. Mais le style de vampire qui marquera le plus les années 2000 à 2010, c’est sans conteste la saga Twilight, rendant le monstre bien moins terrifiant, entrainant une littérale fascination pour le mythe.
L’utilité d’un vampire
Pourquoi les vampires, ça fonctionne autant ?
Une question pour le moins légitime, s’il en est. Si l’on devait prétendre à une réponse, le vampire sert plusieurs propos. Il est, avant même d’être un mythe, un outil multifonction.
D’abord, le vampire est ancré dans la pop-culture, et même plus spécifiquement dans les légendes liées au monde gothique. À la base donc, ils sont utilisés pour attirer ce public friand d’éléments mystiques et surnaturels.
Ensuite, le monstre vampirique est extrêmement utile (et utilisé) pour instiller des sentiments très spécifiques. Dés les origines du comte Dracula, le personnage ne se voulait pas pacifique et fleur-bleu. Il est sanguinaire, fourbe et malfaisant. De nombreuses entités l’ont compris, à l’image de CAPCOM et ses jeux Castlevania, ou même encore récemment Netflix et sa série dédiée à Dracula.
Si nous devions trouver un mot final, j’écrirai ceci. Une légende, une règle, un archétype, c’est avant tout une série de règles. Et ces règles sont faites pour être soit respectée, soit totalement déconstruites. À partir d’éléments communs pour tout le monde, il est possible de créer quelque chose de tout à fait nouveau, faire sa propre petite réinterprétation… sa propre petite révolution de genre.
Vincent HOSSANN