Vous avez forcément entendu parler de cette histoire d’Arc de Triomphe empaqueté, n’est-ce pas ? C’était en septembre 2021 ! Mais quelles étaient les intentions des artistes Christo et Jeanne-Claude ? Comment le public a-t-il perçu cette oeuvre ?
Sans Arc de Triomphe, cet ambitieux projet n’aurait jamais existé !
Monument emblématique de Paris du style néoclassique de l’architecture romaine, l’Arc de Triomphe est situé sur la place de l’Etoile (ou place de Charles de Gaule) au bout de l’avenue des Champs-Élysées.
A l’origine, il a été commandé par Napoléon Ier en 1806. Sa construction sera temporairement arrêtée suite à une invasion, plusieurs modifications au projet initial seront apportées et plusieurs architectes se sont succédés. Finalement, l’arc sera achevé en 1836 sous le roi de France Louis Philippe.
50 mètres de hauteur, 45 mètres de largeur et 22 mètres d’épaisseur, telles sont les mesures de cette architecture ! Pour rappel, elle abrite également la tombe du soldat inconnu et la Flamme éternelle.
Un défi fou : empaqueter l’Arc de Triomphe
Empaqueter l’Arc de Triomphe, c’est le concept qu’ont imaginé Christo et Jeanne-Claude en 1961 ! C’est seulement 60 ans plus tard qu’il se concrétise.
Christo Vladimiroff Javacheff et Jeanne-Claude Denat de Guillebon, nés tous les deux le 13 juin 1935, sont un couple d’artistes contemporains. D’ailleurs, empaqueter des monuments ils l’ont déjà fait ! Le Pont-Neuf en 1985, le Reichstag en 1995…
Christo emploie le terme “empaquetage” plutôt que emballage car il évoque l’idée sur déplacement, d’exil.
Cet empaquetage est une manière de souligner le quotidien autrement. C’est une manière d’arrêter le regard, créer un temps suspendu.
Anaël Pigeat pour RadioFrance
Pour réaliser l’Arc de Triomphe, Wrapped, Paris (1961-2021), 25 000 mètres carrés de tissu recyclable en polypropylène argent bleuté et 3000 mètres de corde rouge de la même matière ont été utilisés.
De plus, comme à l’accoutumée, ils ont entièrement auto-financé leur projet. La vente de dessins et maquettes préparatoires ont permis d’obtenir les 14 millions d’euros nécessaires.
La mise en pace de l’oeuvre devait initialement avoir lieu en 2020. Cependant, en raison de la crise sanitaire, elle a été reportée et finalement inaugurée le samedi 18 septembre 2021. L’oeuvre sera visible 16 jours : jusqu’au dimanche 3 octobre.
C’est une œuvre posthume, étant donné que Christo et Jeanne-Claude sont respectivement décédés en 2020 et 2009. Par conséquent, elle rend hommage à ce duo iconique de l’art contemporain.
Un message plus ou moins compris
Ainsi, cette oeuvre témoigne de la sensibilité des deux artistes envers l’art contemporain met en lumière un monument symbolique de Paris. En effet, Christo se disait
intéressé d’apprivoiser l’espace public pour un petit moment : Manipuler les ressources de cet espace public devient une partie intégrante de l’expression de l’oeuvre d’art.
Entretien à France Culture (1989)
D’autre part, cet ambitieux projet d’art contemporain a suscité de nombreuses réactions et de nombreux débats sur des médias tels que les réseaux sociaux, la radio, la télévision, les journaux, les articles sur internet… « Ce n’est pas de l’art », « ce n’est pas joli », « ça coûte cher », « c’est pas bon pour l’environnement », « ça dénature le monument ». Chacun son avis !
Faire en sorte qu’on communique sur son oeuvre, n’est-ce pas un des objectifs des artistes ? En tout cas, Christo et Jeanne-Claude auront réussi !
Louise B